Humeurs-du-temps

Humeurs-du-temps

Emprunté à Jacques Salomé.

"Lettre de Jacques Salomé : Ce que la vie m'a appris...

Je devrais plutôt tenter de dire ce que les rencontres, les séparations, les découvertes, les éblouissements comme les désespérances m'ont appris dans le sens de me découvrir, de me construire, d'influencer le déroulement de mon existence.
J'ai ainsi appris que la vie n'est faite que de rencontres et de séparations et qu'il nous appartient de les vivre en acceptant de nous responsabiliser face à chacune.
J'ai appris encore qu'il y a toujours une part d'imprévisible dans le déroulement des jours et donc qu'il m'appartenait de savoir accueillir les cadeaux inouïs ou les blessures qui peuvent surgir dans l'immensité d'un jour.
J'ai appris bien sûr à vivre au présent, à entrer de plain-pied dans l'instant, à ne pas rester enfermé dans mon passé ou me laisser envahir par des projections sur un futur trop chimérique.

J'ai appris tardivement à remercier, chaque matin, la Vie d'être présente en moi et autour de moi, à l'honorer chaque fois que cela m'est possible, à la respecter en toute occasion, à la dynamiser avec mes ressources et mes limites.
J'ai appris difficilement à m'aimer, non d'un amour narcissique ou égocentrique (même si la tentation était grande) mais d'un amour de bienveillance, de respect et de tolérance.
J'ai appris avec beaucoup de tâtonnements à me respecter en osant dire non quand je suis confronté à des demandes qui ne correspondent pas à mes possibles ou à ma sensibilité.
J'ai appris avec enthousiasme que la beauté est partout, dans le vol d'un oiseau, comme dans le geste d'un enfant pour tenter de capter le vol d'un papillon ou encore dans le sourire d'un vieillard qui croise mon chemin.

J'ai appris patiemment que nul ne sait à l'avance la durée de vie d'un amour et que toute relation amoureuse est une relation à risques. Des risques que j'ai pris.
J'ai appris douloureusement que je n'avais pas assez pris de temps pour regarder mes enfants quand ils étaient enfants, que j'aurais dû savoir jouer et rire avec eux, plus souvent et surtout chaque fois qu' ils me sollicitaient, que je n'avais pas su toujours les entendre et les accueillir dans leurs attentes profondes et surtout que j'avais trop souvent confondu mon amour pour eux avec quelques-unes de mes peurs tant je voulais le meilleur pour eux, tant je désirais les protéger des risques (que j'imaginais) de la vie.
J'ai appris avec beaucoup de surprise que le temps s'accélérait en vieillissant et qu'il était important non pas d'ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.
J'ai appris malgré moi que je savais beaucoup de choses avec ma tête et peu de choses avec mon coeur.

J'ai appris que je pouvais oser demander si je prenais le risque de la réponse de l'autre aussi frustrante ou décevante qu'elle puisse être, que je pouvais recevoir sans me sentir obligé de rendre, que je pouvais donner sans envahir l'autre et refuser sans le blesser.
J'ai appris, sans même le vouloir, que j'avais des besoins et qu'il ne fallait pas les confondre avec des désirs.
J'ai appris avec soulagement que je pouvais désapprendre tout l'inutile dont je me suis encombré pendant des années.
J'ai appris joyeusement à planter des arbres, c'est le cadeau le plus vivant que je peux faire jusqu'à ma mort à cette planète merveilleuse qui a accueilli mes ancêtres et surtout mes géniteurs.

J'ai appris doucement à recevoir le silence et à méditer quelques minutes chaque jour pour laisser aux vibrations de l'univers la possibilité de me rejoindre et de m'apprivoiser encore un peu.
Oui, j'ai appris beaucoup dans ma vie et pourtant je cherche encore l'essentiel."


14/09/2022
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Soyez maître de votre temps.

D'un seul coup vers les 50.. 60... ans, vous semblez vous réveiller et vouloir précipiter le pas, comme pour rattraper du temps perdu! Mais non, calmez-vous, le temps perdu n'existe pas, c'est lui qui vous a faits. Et vous ne vivrez jamais ce que vous avez- ou croyez avoir- manqué, ce sera forcément différent de ce que c'eut été. Alors prenez le temps, choisissez- car vous ne pourrez pas plus qu'avant avoir tout et son contraire- et savourez celui qu'il vous reste, sans vous demander s'il sera long ou fini demain matin. Soyez maître de votre temps.


21/08/2022
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A la française...

 
Et dire que nous en sommes là....
Peut être un dessin animé de texte
 
Les Canards enchaînés 
Rejoindre
 
Sylvie Spillebout 23 mai 
Management
Deux entreprises, dont une française, décident de faire une course d'aviron pour montrer leur savoir-faire dans le domaine de la "galvanisation" des troupes. Les 2 équipes s'entraînent dur.
Lors de la 1ère épreuve, les étrangers gagnent avec plus d'un kilomètre d'avance.
Les Français sont très affectés. Le management français se réunit pour chercher la cause de l'échec.
Une équipe d'audits composée de seniors managers est désignée.
Après enquête, ils constatent que l'équipe française, constituée de 10 personnes, n'a qu'un rameur, alors que l'équipe étrangère comporte 1 barreur et 9 rameurs.
La direction française décide de faire appel au service de consultants internes.
Leur avis, entouré de précautions oratoires, semble préconiser l'augmentation du nombre de rameurs.
Après réflexion, la direction décide de procéder à une réorganisation. Elle décide de mettre en place un manuel qualité, des procédures d'application, des documents de suivi.
Une nouvelle stratégie est mise en place, basée sur une forte synergie. Elle doit améliorer le rendement et la productivité grâce à des modifications structurelles. On parle même de zéro défaut dans tous les repas brainstorming.
La nouvelle équipe constituée comprend maintenant :
1 directeur général d'aviron
1 directeur adjoint d'aviron
1 manager d'aviron
1 ingénieur qualité d'aviron
1 consultant de gestion d'aviron
1 contrôleur de gestion d'aviron
1 chargé de communication d'aviron
1 coordinateur d'aviron
1 barreur
1 rameur
La course a lieu et les Français ont deux kilomètres de retard !
Humiliée, la direction prend des décisions rapides et courageuses :
- Elle licencie le rameur n'ayant pas atteint ses objectifs, vend le bateau et annule tout investissement.
- Avec l'argent économisé, elle récompense les managers et superviseurs en leur donnant une prime, augmente les salaires des directeurs et s'octroie une indemnité exceptionnelle de fin de mission.
Source texte et dessin : « 4 temps du management », via Peggy Bouchet

11/07/2022
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Pour un nouveau concept de Défense Nationale.

Auteur

Jp delsol

 
Un projet pour la jeunesse et pour la France.
« Il faut ouvrir les portes à des idées différentes »
 
Préambule.
Quelques considérations pour asseoir le bien-fondé de la présente démarche.
Données personnelles.
Je suis un colonel de réserve de l'armée de terre, issu de la conscription. J'ai donc fait une très longue carrière de réserviste, aujourd'hui quasiment refermée, affecté dans des unités combattantes tout en étant officier d'état-major. J'ai servi à plusieurs reprises, depuis 10 ans, au sein du CPCO (sous-sol du ministère pour les non-initiés). Je suis par ailleurs l'un des très rares officiers à avoir une vraie et quasi totale connaissance de la JDC (journée défense et citoyenneté, ex JAPD).
J'ai donc le rang d'un chef d'état-major, dont l'essentiel de la fonction est d'une part de faire élaborer par son équipe et présenter au chef les éléments qui lui permettront de prendre ses décisions, et d'autre part de mettre en oeuvre ensuite les décisions prises. J'ai été formé aux méthodes d'état-major, de raisonnement et de prises de décisions des armées françaises, qui invitent les officiers à imaginer le plus de coups d'avance possibles, MAIS, dans les limites droite et gauche fixées par le chef au départ. Généralement, dans tous les exercices, et dans tous les plans de manoeuvres, lesdites limites excluent d'emblée les situations qui pourraient conduire à la défaite!! Personnellement, je n'ai jamais hésité à présenter à mes chefs des éléments qui pouvaient sortir des limites, car si gouverner c'est prévoir, ça veut dire penser aussi à l'imprévisible- sans entrer dans l'artistique... C'est dans cet esprit que je propose l'idée de ce rapport: ce n'est pas MON idée absolue, simplement une hypothèse parmi d'autres.
 
Avant-propos.
L'objectif du présent rapport est de proposer une révolution de la mise en oeuvre du concept français de défense globale avec:
- une différenciation de l'outil militaire qui participe à la politique étrangère de la France par sa présence dans le monde
- différenciation par rapport à l'outil des citoyens en armes destiné à la défense du territoire y compris dans ses aspects participation à la défense civile/sécurité civile.
Le tout pour mettre en cohérence les définitions et l'emploi aussi bien des hommes que des outils.
Introduction.
L'idée générale est:
1- de confirmer l'emploi de l'armée de métier comme outil de la politique étrangère et comme participation de la France à une défense européenne
2- de lever la suspension de la conscription, en imaginant un nouveau service national, totalement mais exclusivement orienté sur la défense du territoire dans tous ses aspects, notamment sécurité civile.
 
L'armée "de métier".
Elle existait déjà avant la suppression du service national par chirac et un quarteron de généraux. Un certain nombre de régiments professionnels assuraient la réactivité de la france en cas de crise, et s'il manquait des bras, on savait depuis longtemps, notamment au sein des parachutistes, faire signer le volontariat permettant aux appelés d'y participer. Quand survint la guerre du golfe, nos étoilés ne furent pas capables d'envoyer plus de 12 000 soldats sur une armée de 500 000. Mais aucune tête ne tomba, et au contraire ça servit de prétexte pour dire qu'il fallait remplacer les appelés par des professionnels!! Les crises survenues depuis démontrent qu'on ne fait pas mieux! Et les généraux se lamentent toujours plus sur le manque d'hommes et de moyens! Ca devait coûter moins cher, vous êtes bien placés pour savoir ce qu'il en est...
On suspendit le service national pour créer une armée entièrement professionnalisée. Sur le mode "vous serez moins nombreux, mais on va super bien vous équiper"!! Le problème est que les militaires d'active, ceux des états-majors, avaient alors un fantasme absolu: le format OTAN!! C'est-à-dire: pour un soldat en armes sur le terrain, au moins trois qui assurent le soutien et la gestion. C'est ainsi qu'on en arrive par exemple pour l'armée de terre, pour un effectif global de 130 à 140 000, à n'avoir que 40 à 50 000 soldats en armes susceptibles d'être sur le terrain. Par contre grÔÔÔÔsse inflation d'états-majors. Quand il y a 30 ans un général commandait une division de 10 000 hommes avec un état-major de 50 personnels, aujourd'hui il en a- et il paraît qu'il lui en faut... - 5 fois plus!! Cherchez l'erreur. Le travail fourni par tous ces personnels est réel, généralement intelligent, mais on pourrait s'en passer: on gérait les mêmes crises voici 30 ans (voir tchad et autres congo-kolwezi). Le retour au sein du commandement de l'OTAN, en offrant des postes (en passant très rémunérateurs), oblige à être en mesure de répondre à la foultitude des rédacteurs qui peuplent les énormes et nombreux états-majors permanents de l'OTAN: 11 voici 10 ans, il n'en reste plus que 6 après un bel effort de restructuration de l'OTAN. Bien sûr il y a en plus les états-majors des théâtres où l'OTAN est engagée. Oblige à affecter des personnels aux postes offerts à la France pour son retour dans le giron (250 officiers + autres).
Cela démontre qu'il n'y a pas que la fonction publique française qui ait été frappée au cours du temps par un développement de type cancéreux-métastasique, c'est visiblement la maladie de tous les systèmes. Mais il ne faut pas compter sur les gens du dedans pour s'en rendre compte et réagir. Les militaires auront toujours des arguments intelligents, réellement, pour qu'on n'y touche pas!! Et pourtant on pourra faire beaucoup d'économies en s'y attaquant sérieusement, c'est-à-dire en interdisant de réduire les forces de terrain et obligeant à tailler dans les états-majors. A l'occasion de plusieurs missions au CPCO de 2005 à 2010 j'ai constaté l'inflation des effectifs, qui aboutit, même s'il y a aussi un effort d'optimisation, à la nécessité d'un pentagone-BALARD
Enfin cette armée de métier n'entend participer qu'a minima aux crises sur le territoire national, disant ne pouvoir faire mieux. Sans parler des risques de guerre, qui semblent aujourd'hui exclus sur la métropole, sa participation, par exemple aux secours en cas de grande inondation de Paris, se limiterait à 10 000 hommes (à comparer aux 40 000 policiers permanents sur la capitale) (j'ai personnellement participé à des travaux sur le plan Neptune de participation des armées en cas de grande inondation de Paris).
En conclusion, cette armée professionnelle semble totalement dévouée, et se veut, d'autant plus que ça paie (souci permanent chez les officiers d'états-majors, convaincus depuis toujours que dans "le civil" ils feraient des carrières ô combien plus lucratives), d'abord un outil de politique étrangère. Bien sûr le concept de défense globale, tout à fait exact, justifie l'emploi des armées chaque fois que les intérêts économiques ou moraux de la France sont en jeu quelque part dans le monde. Mais il faut acter le fait qu'actuellement les 3 armées font d'abord de la politique étrangère. Même si la marine et l'armée de l'air sont essentielles au premier rang dans la défense de nos frontières aériennes et maritimes.
Il y aurait donc une logique à acter cela en affectant une grande partie du budget de ces armées sur le compte du ministère des affaires étrangères.
Dans le même temps, la France pourrait provoquer une véritable avancée de l'idée de défense européenne en proclamant vouloir dédier ces forces à l'existence d'une véritable défense européenne, et d'une véritable politique étrangère européenne. Ce qui à terme bien sûr induit le retrait du commandement de l'OTAN (la certaine idée qu'en avait de Gaulle est toujours justifiée).
 
Un nouveau service national.
Ce faisant, il faudrait re activer le service national.
Le moment est opportun. Moins de 20 ans après sa suspension, il est encore très présent dans les mémoires, positivement. Combien actuellement regrettent que les jeunes n'y passent plus!! Parce qu'on y apprenait à vivre ensemble, dans les règles d'une citoyenneté admise par tous.
Personne (dans la sphère politico-militaire) n'a voulu dans le passé imaginer, travailler, à un projet de service national permettant d'en réduire la durée tout en l'universalisant. Les militaires d'active, trop soucieux d'en arriver un jour à une professionnalisation totale, expliquaient que c'était impossible pour faire un soldat opérationnel (mais on savait le faire dans les troupes parachutistes dont j'ai été).
Pourtant on peut imaginer un service national court, genre deux à quatre mois pour l'exemple proposé ci-dessous, dont le programme militaire ne comprendrait que le mois de FETTA (formation élémentaire toutes armes) des appelés passés, suivi d'un temps de spécialisation-formation à d'autres emplois:
- certains un peu plus de militaire pour des missions de surveillance sur le territoire (vigipirate, protection de points vitaux en cas de crise;
- d'autres formés à renforcer la sécurité civile pour la gestion de crises diverses (tempêtes inondations, risques SEVESO, ...).
Ce service national, indemnisé au minimum (et non comme l'actuel service civique), obligatoire pour tous, filles et garçons, devrait constituer une défense du territoire dans ses frontières, avec une chaîne de commandement totalement indépendante de l'armée de métier, sans passerelles entre les deux (je peux expliquer pourquoi), LE véritable budget de la défense NATIONALE .
Ne pas non plus inféoder à la gendarmerie Nationale (là aussi je peux développer les raisons).
Certains outils de formation et de soutien pourraient être mutualisés entre les deux armées.
Tout est à inventer, à étudier, même si pour lancer la machine, on dispose, encore, d'une ressource de cadres issus du contingent, et de réservistes "nouvelles normes". Il est essentiel de différencier d'emblée les deux armées, avec un minimum de liens, afin d'éviter ce qu'on a connu dans le passé: la sous-armée des appelés, et les pros. Actuellement les pros le sont devenus tellement qu'ils ne pensent plus qu'à faire la guerre- à condition qu'ils ne subissent pas trop de pertes...
L'idée d'un nouveau service national, qui unirait tous les jeunes français dans une mission de défense et d'assistance circonscrite à leur territoire, avec les mêmes valeurs pour tous à vivre au quotidien pendant un temps assez important pour marquer les esprits, peut être un projet "vendable" à la jeunesse, et à leurs parents qui regrettent feu le service national.

03/03/2022
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Vision russe de la marche du monde...

Je ne sais pas de qui est vraiment ce texte, mais il me semble bien résumer la situation actuelle, et la vision russe de la marche du monde depuis la deuxième guerre mondiale. J'ai décidé de le stocker ici car trop long pour les forums habituels.

 

"LETTRE DE POUTINE AU RESTE DU MONDE SUR LE CONFLIT EN COUR EN UKRAINE
Chers citoyens du monde, je vous salue.
L’actualité internationale est riche d’événements depuis le mois d’Octobre dernier. Vous avez certainement lu, entendu, un certain nombre de choses, parfois vraies, parfois totalement galvaudées. Je comprends que l’offensive que mon pays mène actuellement sur l’Ukraine donne lieu à plusieurs interprétations. Mais je m’en vais vous éclaircir, tant soit peu, non seulement sur les motivations qui sont les miennes, mais sur la conduite des affaires du monde en général. Je serai bref, concis, donc soyez concentrés.
J’arrive au pouvoir dans un pays exsangue, abattu par l’humiliante défaite subie face à l’Occident, qui a non seulement réussi à disloquer l’empire qui existait depuis plus d’un demi-siècle, mais en plus, à intégrer les Républiques sœurs dans son camp. L’économie est par terre, les populations peinent à nouer les deux bouts, plus personne ne respecte les Russes, dont le Président est un alcoolique reconnu. La Fédération de Russie, en ce début de 21ème Siècle, est la pire manifestation de ce qu’est un non Etat.
Dès le départ, face au constat de la faiblesse militaire et économique de mon pays, je comprends la nécessité d’œuvrer en bonne harmonie avec les vainqueurs. Je demande donc l’adhésion de mon pays à la grande organisation militaire réunissant les pays d’Europe et d’Amérique, convaincu que dans la coopération et l’entente, nous pourrions ensemble créer un monde plus sûr et sans hégémonie nocive. Mais George Bush, Président des USA, me répond par la négative. La raison est très simple : son pays ne veut pas d’une alliance avec un autre pays qui pourrait à terme le concurrencer militairement.
Je comprends alors que le passé ne s’effacera pas aussi facilement que je le pensais, bien naïvement. Surtout, je constate, au fil des années, que l’Occident, avec à sa tête les USA, n’a pas l’intention de laisser le monde se conduire librement, contrairement aux promesses d’un monde libre et civilisé qu’il brandit pour les besoins de sa cause.
En réalité, derrière cette façade démocratique, se cache la volonté tacite d’imposer un système de valeurs, son système de valeurs, au reste de la planète, sans distinction de civilisation, d’histoire, de culture… Je comprends que l’Occident essaie simplement de combattre la dictature des autres (celle qui ne lui sied pas) par sa dictature à lui.
Ces constats me poussent à réagir en conséquence, car si rien n’est fait, la grande civilisation qui est celle de ma Russie, sera dissoute, reléguée dans les tiroirs de l’histoire, d’où on ne la sortira que pour enseigner aux enfants quelque chose dont ils n’auront jamais besoin dans la vie. Je décide donc de redonner aux Russes le sentiment de fierté nationale qui doit être à la base de tout projet d’émancipation, et qui manque cruellement aux pays d’Afrique notamment. Les Russes doivent de nouveau se sentir fiers d’appartenir au plus grand pays du monde !
Pour cela, renforcer les capacités militaires est indispensable, car même si nous avons hérité de l’arme nucléaire après la dislocation de l’URSS en tant que principale République, nos compétences militaires ont subi un grand coup avec la crise économique et sociale qui a failli décimer le pays. Le chantier militaire étant terminé, je me lance sur la voie de la reconstruction de l’économie, pour la rendre stable et forte. Fini les Sovkhozes, les Kolkhozes, et autres initiatives dépassées de l’époque soviétique ! Désormais, la Russie adopte l’économie de marché, elle doit vivre avec son temps, sans pour autant se faire avaler.
Sur le plan de la stratégie, bien que mon pays soit finalement entouré de potentiels ennemis, je garde une certaine sérénité quant à sa sécurité. Toutefois, je n’hésite pas à dénoncer publiquement la volonté hégémonique mondiale des USA qui, très souvent, et au mépris du droit international que beaucoup évoquent, agissent d’une manière qui ne permet pas d’entrevoir un avenir mondial apaisé.
Pourquoi sont-ils allés guerroyer en Irak, à des milliers de kilomètres de chez eux ?
Pourquoi ont-ils décidé unilatéralement, et malgré les réticences des autres partenaires, dans le cadre de l’OTAN, de défenestrer le régime Libyen, pourtant stable et important pour la stabilité de l’Afrique du Nord et du Sahel ?
Pourquoi avaient-ils besoin de diviser le Soudan ?
Quelle était la nécessité de précipiter la chute du régime syrien et de détruire ouvertement un pays qui n’avait rien demandé ?
En moins de 20 ans, les Américains et leurs suiveurs Européens ont été la cause de tellement de morts, que l’on est logiquement en droit de se demander – sauf si l’on refuse clairement de réfléchir – si la démocratie et les valeurs tant vantées devraient s’exporter dans de tels bains de sang.
Ah ! Soljenitsyne, où es-tu ? A l’Archipel du Goulag, tu aurais pu opposer L’ensauvagement civilisé du monde libre ! Je gage que notre pays n’aurait pas perdu au change.
Dans ce nouveau monde de sauvages civilisés, ma Russie, disposant de capacités militaires au point, n’a-t-elle pas son mot à dire ? Il est étonnant de constater les discours anti Russes et anti Chinois des ex puissances coloniales en Afrique, lorsque leurs anciennes colonies, devenues indépendantes, souhaitent coopérer, suivant les dispositions du Droit international qu’on oppose uniquement à ma Russie, avec cette dernière ou avec la Chine. Le rejet par l’Union Européenne du projet Chinois des nouvelles routes de la soie, devant traverser quelques pays d’Europe, est significatif de cette attitude complexe vis-à-vis de l’autre. Si l’Europe coloniale considère certaines régions comme des zones d’influence dans lesquelles les autres ne devraient pas s’insérer, pourquoi m’interdirait-on de faire pareil dans mon étranger proche ?
En 2008, face à la soudaine velléité expansionniste d’un insignifiant dirigeant d’une ex république vassale, ma Russie devait-elle rester muette et prendre sur elle ?
Face à la défenestration programmée du régime Syrien par les USA et leur éternel allié Israélien, mon pays ne se devait-il pas d’intervenir ? Si pour la Libye, nous n’avons pas été assez réactifs, pour la Syrie nous avons décidé d’agir. Qui pourrait nous le reprocher ?
Face au désordre organisé en Ukraine par les Ukrainiens eux-mêmes, incapables de s’entendre sur la ligne à donner à leur pays, divisés entre Europhiles et Russophiles, ma Russie ne se devait-elle pas d’intervenir pour tenter de mettre fin au conflit, d’autant plus que l’armée régulière avait décidé de prendre les populations Russophiles pour cible, laissant ainsi planer le risque d’un génocide ?
Mais l’heure n’est pas aux jérémiades, car de l’autre côté du mur, la haine est tenace, et les vieux démons s’activent. En effet, le vieux Biden, qui par ailleurs m’a traité de tous les noms d’oiseaux, a décidé de créer un désordre artificiel sur le vieux continent. Alors que depuis 2015, régnait une relative accalmie en Ukraine, dans le conflit idéologique et militaire opposant l’Est à l’Ouest, ce monsieur s’est proposé de rajouter une couche en exhortant le dirigeant Ukrainien, un célèbre humoriste paraît-il, à se positionner vis-à-vis de ma grande Russie comme le petit Nicolas Sarkozy et ses petits copains le firent avec l’insignifiant dirigeant Géorgien. On dirait que les leçons de l’histoire ne sont pas apprises, car quiconque provoque ma Russie, subit l’ire de mes missiles.
Malgré la tenue de plusieurs rounds de négociations, rien n’y fit. Les Américains, dont la haine vis-à-vis de ma Russie n’a jamais faibli malgré la fin de la guerre froide et l’hégémonie incontestable – bien que logiquement contestée – qu’ils ont acquise sur le monde, ont décidé de ne pas écouter nos revendications légitimes et de procéder au forceps, la nouvelle provocation étant d’appuyer la demande de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN, au nom du Droit international à géométrie variable. De ce fait, ils acceptent sans failles l’idée de positionner leur arsenal militaire à la frontière Ouest de mon pays, chose qui en 1962 à Cuba, en sens inverse, avait fait craindre une guerre nucléaire au monde, tant les Américains avaient clamé leur refus de voir l’arsenal militaire soviétique à sa frontière. Le droit international américanisé n’existait pas pour Cuba, en ces temps-là !
Pour pallier ce problème, j’ai proposé une solution toute simple, à laquelle on a déjà eu recours lors de la Guerre froide : la constitution de l’Ukraine comme Etat neutre, sur le modèle de la Finlande à l’époque. Ce qui est resté dans l’histoire comme la Finlandisation est à mon sens, une voie de sortie d’une logique implacable, au regard de l’incompréhension structurelle entre les Américains et nous.
Malheureusement, l’humoriste, qui se croit certainement sur un plateau de tournage, confondant réalité et fiction, se laisse entourlouper par les promesses fictives de soutien occidentales. Ses amis et lui refusent de comprendre le grand enjeu qui est celui de la protection de mon pays, non seulement d’un point de vue militaire, mais aussi d’un point de vue civilisationnel. Un rapide coup d’œil sur la carte géographique de l’Est de l’Europe permet de comprendre ma position : sur tout le flanc Ouest, je suis cerné de pays battant pavillon de l’OTAN, et ayant, de ce fait, adopté le mode d’organisation politico-sociétal proposé par l’Occident. Je ne suis pas bête, j’ai lu « Le long télégramme » de George Kennan, je connais bien la théorie de l’endiguement qu’il proposait déjà en 1946, et son pendant, la théorie des dominos, qui allaient devenir – et qui le sont toujours – les deux grands axes de la politique étrangère Américaine.
Suivant cette logique, l’idée occidentale est très clairement d’entourer ma Russie d’armes et d’organisations sociétales aux normes voulues par nos ennemis, afin que tôt ou tard, disparaisse notre pays, soit par la voie militaire, soit par la voie douce. Un grand remplacement du peuple et de la civilisation Russes est donc à craindre !
C’est face à tout ceci, buté à la mauvaise foi de ceux qui veulent faire disparaître notre identité, annihiler la nation d’Oleg le Sage, la descendance de Vladimir le grand, ignorer l’apport d’Anne de Kiev, réfuter l’héritage de Vladimir Illitch, que j’ai décidé, en toute conscience des risques que cela représente, d’agir et non de subir. Peuples du monde entier, comprenez ma position, elle est très simple, et je pense que si chacun de vous réussit à faire la projection dans le contexte de son propre pays, vous comprendrez qu’il n’y avait pas d’autre alternative, dans les mêmes conditions de dialogue de sourds, que ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine. C’est ça ou prendre le risque d’avoir tout près de moi une coalition armée étrangère ouvertement hostile à mon peuple, à son histoire, à sa civilisation, dans le pays qui est et restera le berceau de la Russie, et qui a bénéficié du meilleur en termes de coopération militaire du temps de l’URSS. Pour la survie de ma Russie, je ne peux pas me permettre d’avoir un aussi grand territoire totalement acquis à la cause occidentale, à partir duquel toute sorte d’attaque pourrait survenir à n’importe quel moment.
Nonobstant cette impérieuse question sécuritaire, je n’ai pas l’intention d’occuper l’Ukraine. C’est un trop vaste territoire, avec une population ouvertement et majoritairement pro Occident, il nous reviendrait trop cher en temps, énergie et argent, de nous lancer dans une aventure colonisatrice. Je souhaite que des pourparlers soient menés avec des dirigeants Ukrainiens conscients de l’importance géopolitique de ce pays, et du rôle qui est le sien dans la configuration actuelle de la stabilité et de la sécurité en Europe, et non avec des pseudo dirigeants acculturés, sans stratégie politique autre que d’être à la solde des Américains. Dans l’intérêt de ma Russie, et des populations Ukrainiennes, il est important qu’un dialogue franc et sincère se tienne dans les plus brefs délais, avec, je le répète, un gouvernement Ukrainien responsable ! Dans le cas contraire, l’autre solution serait alors la partition de l’Ukraine, et la reconnaissance internationale des républiques du Donbass qui elles sont peuplées d’Ukrainiens préférant l’attachement aux valeurs de la grande Russie à l’assimilation occidentale.
Dans cette guerre idéologique, chers peuples du monde, vous devez comprendre que si les USA sont prêts à tout pour s’imposer partout, ma Russie est prête à tout pour refuser l’assimilation, l’importation d’un danger civilisationnel majeur dans son étranger proche. Ce sera donc malheureusement, suivant la doctrine Américaine de l’ensauvagement du monde civilisé, à qui aura les meilleures armes et la meilleure stratégie globale, si la raison, outre Atlantique, ne l’emporte pas sur les émotions.
La balle est dans leur camp. Aux Américains de donner à notre monde une chance pour la paix.
Vladimir Vladimirovitch Poutine."

03/03/2022
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