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Politique


De Causeur le 6/7/24

Causeur

 

Le désordre ou l’alternance

Jordan Bardella réclame une majorité absolue à l’Assemblée nationale

Joseph François 

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5 juillet 2024

 

Institutions. Que l’on ait voté, ou pas, pour les candidats du Rassemblement national, il faut reconnaitre que seule une majorité de « l’union des droites » à l’Assemblée nous éviterait la chienlit. Sans elle, Bardella a dit qu’il n’irait pas à Matignon… Mais, le RN devra aussi prendre un virage « post-populiste » et s’assumer « national conservateur » pour que la situation politique de la France ne reste pas bloquée.


Les résultats du premier tour des élections législatives n’offrent qu’un débouché politique limité. En réalité, deux choix, et deux choix seulement, restent possibles.

Le premier est sans aucun doute le pire. C’est celui que le président de la République et au moins une partie de sa majorité essaient de vendre au pays, depuis l’annonce désastreuse de la dissolution. Emmanuel Macron voulait l’élargissement de sa majorité. Il estimait que celui-ci n’était plus possible à froid, par le jeu régulier du dialogue parlementaire. Il a voulu le réaliser à chaud, à l’occasion d’un scrutin qu’il pensait décisif.

La confiance absolue que le président a en lui l’a empêché de s’assurer que le coup était jouable, et que ses éventuels partenaires, au PS ou à LR, étaient prêts à le suivre. Il a même refusé d’entendre tous les signaux qui lui disaient le contraire, à commencer par le refus poli, exprimé dès avant le résultat des Européennes, par Gérard Larcher. La main était trop faible, le bluff trop voyant : la partie de poker est perdue. Mais, depuis dimanche soir, alors que les jeux sont faits, la macronie s’acharne et tente de convaincre qu’une majorité centrale est encore possible et qu’elle est souhaitable… Elle n’est toutefois ni l’une, ni l’autre, pour au moins trois raisons.

Trois mauvaises raisons de mettre en place une grande coalition au centre

La première est arithmétique : le compte n’y est pas. En calculant le plus largement possible et en incluant les trois partenaires potentiels, c’est-à-dire toute la gauche à l’exclusion de LFI, le courant macroniste, dans ces différentes variations, et les Républicains « canal historique », amputés de l’aile ciottiste, on obtient moins de 250 députés. On est ainsi très loin de la majorité absolue de 289 sièges, et même très en deçà de la majorité relative sortante et difficilement gouvernable, qui s’élevait à 283 députés. En réalité, le résultat n’aurait pu être atteint qu’à une condition : si la majorité sortante s’était renforcée ; or, c’est le contraire qui s’est produit, et la macronie sort laminée du scrutin.

La seconde raison est davantage politique, au sens à la fois tactique et programmatique que ce terme induit. De cette alliance improbable, personne ne veut et surtout pas la gauche social-démocrate qui, malgré le bon score de Raphaël Glucksmann aux Européennes, est allée se jeter dans les bras de la France Insoumise, sans même respecter un délai de décence élémentaire. On peut gloser à l’infini sur les motivations de l’acte, qui se situent probablement quelque part entre le réflexe d’union conditionné par des cultures politiques de longue durée et l’attirance irrépressible pour la mangeoire. Quoi qu’il en soit, on voit mal aujourd’hui le PS, les Verts et le PCF rompre un programme commun signé l’avant-veille et jeter aux orties le Nouveau Front populaire. Quant au fond, il n’y en a pas et les hypothétiques partenaires ne sont d’accord sur aucun des grands dossiers nationaux (ni sur le nucléaire, ni sur les retraites, ni sur l’assurance chômage, ni sur la fiscalité, ni sur l’immigration, ni sur la sécurité…) Seuls l’attachement à l’Union européenne et l’attitude vis-à-vis de la Russie pourraient fournir un terrain de rapprochement (à condition d’exclure le PCF), mais on concédera qu’il est mince.

La troisième raison est sans doute la plus importante. Une telle alliance (si, malgré tous les obstacles, elle venait à se réaliser) aurait des effets délétères pour les institutions démocratiques. Les citoyens y verraient, non sans raison, une preuve de l’insincérité, voire du cynisme, des élites dirigeantes. Ils la considéreraient surtout comme un tour de passe-passe destiné à escamoter la volonté d’un peuple qui continue de penser mal, moins de 20 ans après le désastreux précédent du référendum sur la constitution européenne. La situation serait d’autant plus grave qu’elle se greffe sur un contexte déjà chargé, fait de défiance envers les élus, de fracturation de la société et de moindres performances économiques. Et surtout de violences ! Car, et il s’agit là d’un phénomène nouveau, grave et probablement sous-estimé dans l’histoire longue de France d’après 1945, avec les gilets jaunes, les manifestations contre la réforme des retraites et les émeutes urbaines de juin 2023, la violence est redevenue un moyen d’expression politique récurent et presque banalisé. Les incertitudes à venir ne feraient que renforcer cette tendance.

Macron entend organiser le désordre

Tout cela, le président de la République le sait. Pourquoi alors agit-il de la sorte et que recherche-t-il vraiment ? Une majorité étendue et nouvelle ? Sans doute pas, tant elle semble lointaine. Un front du refus visant à isoler le RN ? Mais outre qu’il faudrait alors l’étendre à la France Insoumise (ce qu’Emmanuel Macron a explicitement rejeté le mercredi 3 juillet, mais ce que certains de ses partisans revendiquent et pratiquent par le biais des désistements) il ne s’agirait qu’une formule négative, incapable de prendre la moindre décision. En réalité, il est très probable que le chef de l’État estime pouvoir tirer son épingle du jeu avec une chambre ingouvernable et maintenir l’essentiel de ses prérogatives en organisant le désordre. Il envisage sans doute avec bonheur la constitution d’un gouvernement de techniciens à la recherche constante de majorités changeantes et d’équilibres instables. On pariera davantage sur son hybris que sur sa vista politique. Mais au-delà des interprétations psychologisantes, la situation qui en résulterait marquerait un retour à des jeux partidaires en circuits fermés, empêcherait le peuple de choisir souverainement sa majorité et sa politique et constituerait de ce fait une rupture majeure avec l’un des principaux acquis de la VRépublique.

Que reste-il alors comme solution ? Ni plus ni moins qu’un gouvernement Bardella. La formule comporte un risque et génère une opportunité.

Le risque est limité. Le Rassemblement national n’est pas le Front National. Il n’est pas la dernière émanation du nationalisme français, ce courant politique né à la fin du XIXe siècle dans le traumatisme de la défaite de 1870, nourri pas l’aventure boulangiste, structuré sous l’Affaire Dreyfus, rallié à l’Union sacrée, connaissant son apogée durant l’entre-deux-guerres, soutenant, dans ses appareils politiques, notamment l’Action Française, le régime de Vichy et la collaboration (mais il y avait aussi des nationalistes, y compris issus de l’Action française, dans la Résistance), discrédité à la Libération, reprenant un peu d’oxygène pendant la guerre d’Algérie, unifié par Le Pen au début des années 1970 et porté par lui, dans un contexte de crise économique et sociale, jusqu’à moins de 20% de l’électorat. Ce courant, avec ces caractéristiques principales, son antisémitisme, son antiparlementarisme, son usage de la violence, fût-elle verbale, dans le champ politique, est mort, ou plutôt, pour reprendre un mot à la mode, il est « résiduel ». Qu’il reste des nationalistes au RN, c’est probable et on ne peut que le déplorer. Que ce parti comporte son lot d’énergumènes, c’est évident (mais au moins ne met-il pas au premier rang des individus que le 7 octobre fait rire à gorge déployée ou qui manient allègrement la barre de fer). Demeure l’évidence : Marine Le Pen a rompu avec son père, avec son discours, avec ses références. Certains n’y voient qu’une dissimulation tactique. C’est instituer la méfiance en système, récuser toute bonne foi et rendre ainsi impossible le débat démocratique. Et quand bien même une partie de son programme pourrait susciter l’inquiétude, le Premier ministre n’a pas tous les pouvoirs, surtout en période de cohabitation. Des forces de contrôle ou de rappel existent, au niveau national comme européen.

L’interrogation concernant le RN ne porte donc pas sur ce qu’il n’est pas (nationaliste ou d’extrême-droite) mais sur ce qu’il est. Cette élection imposée doit en effet être l’occasion d’une clarification programmatique à chaud. Là se situe l’opportunité et, pour le RN, elle se résume en un mot probablement difficile à entendre pour Marine Le Pen : la « melonisation ». Pour vaincre et surtout pour gouverner, le RN doit s’inspirer de la recette italienne et accommoder à sa façon ses quatre principaux ingrédients : une alliance en bonne et due forme avec la droite modérée ; l’acceptation franche de l’Union européenne, quitte à en infléchir le cours ; un programme économique et social libéral (l’une des premières décisions de Giorgia Meloni a été la suppression de l’équivalent italien du RSA) ; l’engagement dans le camp occidental. En résumé, le RN doit cesser d’être un parti populiste ou attrape-tout, en capitalisant sur les peurs et les colères, pour devenir un parti « post-populiste » (Muzergues, Baverez[1]) ou mieux encore un parti « national-conservateur » (Giovanni Orsina).

Cet aggiornamento, Jordan Bardella a commencé à le mener (c’est peut-être une des raisons de sa popularité). Il a infléchi la ligne du parti sur les retraites, mis de l’eau dans son vin budgétaire, dénoncé la « menace multidimensionnelle » que représente la Russie pour la France et pour l’Europe. Il doit, avec Marine Le Pen, aller plus loin dans ce sens. Tout l’enjeu des mois à venir, au gouvernement ou dans l’opposition, sera d’affirmer cette ligne sans se couper des catégories populaires et notamment les actifs modestes et moyens qui constituent les bases de son électorat. Sans rien éluder de la difficulté de l’exercice, on notera simplement qu’il a toujours existé des ouvriers « de droite » (qui votaient par exemple gaulliste dans les années 1960) et qu’à l’occasion de ces élections européennes et législatives, le RN a réussi (c’est un des grands enseignements du scrutin) a élargir sa base électorale et à gagner même des catégories qui lui était traditionnellement hostiles.

C’est en tout cas à ces conditions que pourra être rétabli un clivage droite-gauche modernisé, que pourra renaître la possibilité de l’alternance, c’est-à-dire le fonctionnement normal de la démocratie et, accessoirement, que pourra enfin être créé dans ce pays un grand parti conservateur et populaire.

 


06/07/2024
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Vision russe de la marche du monde...

Je ne sais pas de qui est vraiment ce texte, mais il me semble bien résumer la situation actuelle, et la vision russe de la marche du monde depuis la deuxième guerre mondiale. J'ai décidé de le stocker ici car trop long pour les forums habituels.

 

"LETTRE DE POUTINE AU RESTE DU MONDE SUR LE CONFLIT EN COUR EN UKRAINE
Chers citoyens du monde, je vous salue.
L’actualité internationale est riche d’événements depuis le mois d’Octobre dernier. Vous avez certainement lu, entendu, un certain nombre de choses, parfois vraies, parfois totalement galvaudées. Je comprends que l’offensive que mon pays mène actuellement sur l’Ukraine donne lieu à plusieurs interprétations. Mais je m’en vais vous éclaircir, tant soit peu, non seulement sur les motivations qui sont les miennes, mais sur la conduite des affaires du monde en général. Je serai bref, concis, donc soyez concentrés.
J’arrive au pouvoir dans un pays exsangue, abattu par l’humiliante défaite subie face à l’Occident, qui a non seulement réussi à disloquer l’empire qui existait depuis plus d’un demi-siècle, mais en plus, à intégrer les Républiques sœurs dans son camp. L’économie est par terre, les populations peinent à nouer les deux bouts, plus personne ne respecte les Russes, dont le Président est un alcoolique reconnu. La Fédération de Russie, en ce début de 21ème Siècle, est la pire manifestation de ce qu’est un non Etat.
Dès le départ, face au constat de la faiblesse militaire et économique de mon pays, je comprends la nécessité d’œuvrer en bonne harmonie avec les vainqueurs. Je demande donc l’adhésion de mon pays à la grande organisation militaire réunissant les pays d’Europe et d’Amérique, convaincu que dans la coopération et l’entente, nous pourrions ensemble créer un monde plus sûr et sans hégémonie nocive. Mais George Bush, Président des USA, me répond par la négative. La raison est très simple : son pays ne veut pas d’une alliance avec un autre pays qui pourrait à terme le concurrencer militairement.
Je comprends alors que le passé ne s’effacera pas aussi facilement que je le pensais, bien naïvement. Surtout, je constate, au fil des années, que l’Occident, avec à sa tête les USA, n’a pas l’intention de laisser le monde se conduire librement, contrairement aux promesses d’un monde libre et civilisé qu’il brandit pour les besoins de sa cause.
En réalité, derrière cette façade démocratique, se cache la volonté tacite d’imposer un système de valeurs, son système de valeurs, au reste de la planète, sans distinction de civilisation, d’histoire, de culture… Je comprends que l’Occident essaie simplement de combattre la dictature des autres (celle qui ne lui sied pas) par sa dictature à lui.
Ces constats me poussent à réagir en conséquence, car si rien n’est fait, la grande civilisation qui est celle de ma Russie, sera dissoute, reléguée dans les tiroirs de l’histoire, d’où on ne la sortira que pour enseigner aux enfants quelque chose dont ils n’auront jamais besoin dans la vie. Je décide donc de redonner aux Russes le sentiment de fierté nationale qui doit être à la base de tout projet d’émancipation, et qui manque cruellement aux pays d’Afrique notamment. Les Russes doivent de nouveau se sentir fiers d’appartenir au plus grand pays du monde !
Pour cela, renforcer les capacités militaires est indispensable, car même si nous avons hérité de l’arme nucléaire après la dislocation de l’URSS en tant que principale République, nos compétences militaires ont subi un grand coup avec la crise économique et sociale qui a failli décimer le pays. Le chantier militaire étant terminé, je me lance sur la voie de la reconstruction de l’économie, pour la rendre stable et forte. Fini les Sovkhozes, les Kolkhozes, et autres initiatives dépassées de l’époque soviétique ! Désormais, la Russie adopte l’économie de marché, elle doit vivre avec son temps, sans pour autant se faire avaler.
Sur le plan de la stratégie, bien que mon pays soit finalement entouré de potentiels ennemis, je garde une certaine sérénité quant à sa sécurité. Toutefois, je n’hésite pas à dénoncer publiquement la volonté hégémonique mondiale des USA qui, très souvent, et au mépris du droit international que beaucoup évoquent, agissent d’une manière qui ne permet pas d’entrevoir un avenir mondial apaisé.
Pourquoi sont-ils allés guerroyer en Irak, à des milliers de kilomètres de chez eux ?
Pourquoi ont-ils décidé unilatéralement, et malgré les réticences des autres partenaires, dans le cadre de l’OTAN, de défenestrer le régime Libyen, pourtant stable et important pour la stabilité de l’Afrique du Nord et du Sahel ?
Pourquoi avaient-ils besoin de diviser le Soudan ?
Quelle était la nécessité de précipiter la chute du régime syrien et de détruire ouvertement un pays qui n’avait rien demandé ?
En moins de 20 ans, les Américains et leurs suiveurs Européens ont été la cause de tellement de morts, que l’on est logiquement en droit de se demander – sauf si l’on refuse clairement de réfléchir – si la démocratie et les valeurs tant vantées devraient s’exporter dans de tels bains de sang.
Ah ! Soljenitsyne, où es-tu ? A l’Archipel du Goulag, tu aurais pu opposer L’ensauvagement civilisé du monde libre ! Je gage que notre pays n’aurait pas perdu au change.
Dans ce nouveau monde de sauvages civilisés, ma Russie, disposant de capacités militaires au point, n’a-t-elle pas son mot à dire ? Il est étonnant de constater les discours anti Russes et anti Chinois des ex puissances coloniales en Afrique, lorsque leurs anciennes colonies, devenues indépendantes, souhaitent coopérer, suivant les dispositions du Droit international qu’on oppose uniquement à ma Russie, avec cette dernière ou avec la Chine. Le rejet par l’Union Européenne du projet Chinois des nouvelles routes de la soie, devant traverser quelques pays d’Europe, est significatif de cette attitude complexe vis-à-vis de l’autre. Si l’Europe coloniale considère certaines régions comme des zones d’influence dans lesquelles les autres ne devraient pas s’insérer, pourquoi m’interdirait-on de faire pareil dans mon étranger proche ?
En 2008, face à la soudaine velléité expansionniste d’un insignifiant dirigeant d’une ex république vassale, ma Russie devait-elle rester muette et prendre sur elle ?
Face à la défenestration programmée du régime Syrien par les USA et leur éternel allié Israélien, mon pays ne se devait-il pas d’intervenir ? Si pour la Libye, nous n’avons pas été assez réactifs, pour la Syrie nous avons décidé d’agir. Qui pourrait nous le reprocher ?
Face au désordre organisé en Ukraine par les Ukrainiens eux-mêmes, incapables de s’entendre sur la ligne à donner à leur pays, divisés entre Europhiles et Russophiles, ma Russie ne se devait-elle pas d’intervenir pour tenter de mettre fin au conflit, d’autant plus que l’armée régulière avait décidé de prendre les populations Russophiles pour cible, laissant ainsi planer le risque d’un génocide ?
Mais l’heure n’est pas aux jérémiades, car de l’autre côté du mur, la haine est tenace, et les vieux démons s’activent. En effet, le vieux Biden, qui par ailleurs m’a traité de tous les noms d’oiseaux, a décidé de créer un désordre artificiel sur le vieux continent. Alors que depuis 2015, régnait une relative accalmie en Ukraine, dans le conflit idéologique et militaire opposant l’Est à l’Ouest, ce monsieur s’est proposé de rajouter une couche en exhortant le dirigeant Ukrainien, un célèbre humoriste paraît-il, à se positionner vis-à-vis de ma grande Russie comme le petit Nicolas Sarkozy et ses petits copains le firent avec l’insignifiant dirigeant Géorgien. On dirait que les leçons de l’histoire ne sont pas apprises, car quiconque provoque ma Russie, subit l’ire de mes missiles.
Malgré la tenue de plusieurs rounds de négociations, rien n’y fit. Les Américains, dont la haine vis-à-vis de ma Russie n’a jamais faibli malgré la fin de la guerre froide et l’hégémonie incontestable – bien que logiquement contestée – qu’ils ont acquise sur le monde, ont décidé de ne pas écouter nos revendications légitimes et de procéder au forceps, la nouvelle provocation étant d’appuyer la demande de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN, au nom du Droit international à géométrie variable. De ce fait, ils acceptent sans failles l’idée de positionner leur arsenal militaire à la frontière Ouest de mon pays, chose qui en 1962 à Cuba, en sens inverse, avait fait craindre une guerre nucléaire au monde, tant les Américains avaient clamé leur refus de voir l’arsenal militaire soviétique à sa frontière. Le droit international américanisé n’existait pas pour Cuba, en ces temps-là !
Pour pallier ce problème, j’ai proposé une solution toute simple, à laquelle on a déjà eu recours lors de la Guerre froide : la constitution de l’Ukraine comme Etat neutre, sur le modèle de la Finlande à l’époque. Ce qui est resté dans l’histoire comme la Finlandisation est à mon sens, une voie de sortie d’une logique implacable, au regard de l’incompréhension structurelle entre les Américains et nous.
Malheureusement, l’humoriste, qui se croit certainement sur un plateau de tournage, confondant réalité et fiction, se laisse entourlouper par les promesses fictives de soutien occidentales. Ses amis et lui refusent de comprendre le grand enjeu qui est celui de la protection de mon pays, non seulement d’un point de vue militaire, mais aussi d’un point de vue civilisationnel. Un rapide coup d’œil sur la carte géographique de l’Est de l’Europe permet de comprendre ma position : sur tout le flanc Ouest, je suis cerné de pays battant pavillon de l’OTAN, et ayant, de ce fait, adopté le mode d’organisation politico-sociétal proposé par l’Occident. Je ne suis pas bête, j’ai lu « Le long télégramme » de George Kennan, je connais bien la théorie de l’endiguement qu’il proposait déjà en 1946, et son pendant, la théorie des dominos, qui allaient devenir – et qui le sont toujours – les deux grands axes de la politique étrangère Américaine.
Suivant cette logique, l’idée occidentale est très clairement d’entourer ma Russie d’armes et d’organisations sociétales aux normes voulues par nos ennemis, afin que tôt ou tard, disparaisse notre pays, soit par la voie militaire, soit par la voie douce. Un grand remplacement du peuple et de la civilisation Russes est donc à craindre !
C’est face à tout ceci, buté à la mauvaise foi de ceux qui veulent faire disparaître notre identité, annihiler la nation d’Oleg le Sage, la descendance de Vladimir le grand, ignorer l’apport d’Anne de Kiev, réfuter l’héritage de Vladimir Illitch, que j’ai décidé, en toute conscience des risques que cela représente, d’agir et non de subir. Peuples du monde entier, comprenez ma position, elle est très simple, et je pense que si chacun de vous réussit à faire la projection dans le contexte de son propre pays, vous comprendrez qu’il n’y avait pas d’autre alternative, dans les mêmes conditions de dialogue de sourds, que ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine. C’est ça ou prendre le risque d’avoir tout près de moi une coalition armée étrangère ouvertement hostile à mon peuple, à son histoire, à sa civilisation, dans le pays qui est et restera le berceau de la Russie, et qui a bénéficié du meilleur en termes de coopération militaire du temps de l’URSS. Pour la survie de ma Russie, je ne peux pas me permettre d’avoir un aussi grand territoire totalement acquis à la cause occidentale, à partir duquel toute sorte d’attaque pourrait survenir à n’importe quel moment.
Nonobstant cette impérieuse question sécuritaire, je n’ai pas l’intention d’occuper l’Ukraine. C’est un trop vaste territoire, avec une population ouvertement et majoritairement pro Occident, il nous reviendrait trop cher en temps, énergie et argent, de nous lancer dans une aventure colonisatrice. Je souhaite que des pourparlers soient menés avec des dirigeants Ukrainiens conscients de l’importance géopolitique de ce pays, et du rôle qui est le sien dans la configuration actuelle de la stabilité et de la sécurité en Europe, et non avec des pseudo dirigeants acculturés, sans stratégie politique autre que d’être à la solde des Américains. Dans l’intérêt de ma Russie, et des populations Ukrainiennes, il est important qu’un dialogue franc et sincère se tienne dans les plus brefs délais, avec, je le répète, un gouvernement Ukrainien responsable ! Dans le cas contraire, l’autre solution serait alors la partition de l’Ukraine, et la reconnaissance internationale des républiques du Donbass qui elles sont peuplées d’Ukrainiens préférant l’attachement aux valeurs de la grande Russie à l’assimilation occidentale.
Dans cette guerre idéologique, chers peuples du monde, vous devez comprendre que si les USA sont prêts à tout pour s’imposer partout, ma Russie est prête à tout pour refuser l’assimilation, l’importation d’un danger civilisationnel majeur dans son étranger proche. Ce sera donc malheureusement, suivant la doctrine Américaine de l’ensauvagement du monde civilisé, à qui aura les meilleures armes et la meilleure stratégie globale, si la raison, outre Atlantique, ne l’emporte pas sur les émotions.
La balle est dans leur camp. Aux Américains de donner à notre monde une chance pour la paix.
Vladimir Vladimirovitch Poutine."

03/03/2022
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Qui gouverne en France? Ou de la relativité de notre démocratie...

Qui gouverne en France? Ou de la relativité de notre démocratie...

 

Nous serions en droit de croire que nous élisons une municipalité qui, désignant en son sein un Maire, gouverne notre commune, lève nos impôts locaux, etc. Mais non, on a imaginé très rationnellement des communautés de communes censées mutualiser des ressources et des moyens entre les communes adhérentes.  Ces communautés ont elles-mêmes des organismes de gouvernance issus des municipalités de base. De même pour les métropoles, et autres organismes inter-territoires, syndicats divers. Les élus y jouent un jeu de chaises musicales, mais les " fonds" en sont pléiade de personnels qui font tourner les boutiques et assurent leur propre emploi. Personne n'a sorti une étude rétrospective pour démontrer quel bénéfice en aurait tiré le citoyen lambda. En attendant, le pouvoir est passé des élus au suffrage universel direct aux cooptés de l'inter-territorialité.

 

Au niveau des départements et régions, on retrouve ainsi pléthore d'organismes/agences parapublics qui gèrent pour le compte de et échappent à la vigilance- non non je ne me moque pas...- de l'électeur de base.

 

Au niveau de l'Etat, nous avons en première ligne- enfin au plan médiatique- un président, un premier ministre et son gouvernement, plus ou moins de ministres et secrétaires d'Etat. Ils animent la scène, au sens théâtral. Mais on a de plus en plus l'impression que c'est dans les coulisses que tout se joue. Dans les coulisses où 10 fois plus de conseillers que d'acteurs sur scène, souvent mieux rémunérés que les acteurs, tirent les ficelles, changent non seulement les décors mais également écrivent les scénarios. Ainsi apprend-t-on que le secrétaire général de l'Elysée pèse plus que le premier ministre, et qu'il vaut mieux connaître les conseillers que les ministres eux-mêmes, ces derniers ne sachant plus gouverner sans leurs prothèses et auditives et visuelles et vocales... Une élection peut bien balayer l'ensemble des issus de la consultation des électeurs, eux restent en place, au même endroit ou à coté, ou dans un ailleurs toujours sympathique. Il en est de même dans les assemblées- nationale et sénat- où nombre de commissions bardées de secrétariats et diplômés de tous poils, rédigent les tonnes de textes législatifs qui font défont et amendent nos règles de vie- survie.

 

 Ils ne sont pas responsables du machin, il ne faut pas leur en vouloir, eux ne font que vivre et survivre, comme toute cellule cancéreuse. Les responsables/coupables sont bien nos élus, qui ont laissé le système se développer, par incompétence et manque de courage. Le tout dans une société où ces systèmes prolifèrent à l'envi- on pourrait parler de même des coopératives et mutuelles diverses.

 

Le machin semble avoir échappé à tout contrôle. Alors vient l'idée d'une révolution, au sens primitif du terme, avec des têtes qui tombent, aussi au sens propre. Bien sûr une révolution ne fait jamais que substituer des petits chefs à d'autres petits chefs. Bien des pays du monde nous en montrent l'exemple actuel. Mais en passant ça remet quand même un peu d'ordre, y compris dans les têtes. Et je vois bien le peuple prendre la Bastille nouvelle à l'assaut, à savoir "La   maison de la radio", ex-ORTF...

 

Bon, j'exagère un peu. A peine.

 

 ttp://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_la_Radio_(France)#mediaviewer/File:Maison_de_la_Radio_Paris.jpg


11/11/2014
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Le fric des politiques.

Prenez un anti-vomitif, et lisez! Tout et en détail!!

 

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/presidentielle-2012-comptes-et-legendes-de-campagne_1534112.html?xtmc=comptes_de_campagne&xtcr=10

 

Il y a longtemps que je pense et dis que je finirai anarchiste, comme celui de Zola qui s'en va tranquillement dans la rue après avoir fait péter une bombe...

 

 


26/05/2014
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Interterritorialité

A l'occasion des municipales, on vous propose en même temps de désigner les quelques conseillers municipaux qui représenteront votre commune à l'organisme intercommunal auquel elle adhère: métropole, Grand-Ceci ou Grand-Cela, communauté de communes, etc...

L'objectif, intelligent, de ces nouveaux machins, et de faire des économies d"échelle, en mettant en commun des besoins et des moyens, afin de vous offrir toujours plus de services pour pas plus cher...

Le problème est que bien souvent ça aboutit à créer de nouveaux services, de nouveaux emplois, de nouveaux coûts de fonctionnement. A commencer par le coût de ces fonctions nouvelles pour les élus, qui viennent arrondir les indemnités déjà perçues comme maire ou adjoint ou délégué à quoi que ce soit.

Et en vous faisant croire que c'est démocratique, puisque vous désignez lesdits représentants, qui auparavant étaient désignés par un vote interne au conseil municipal, on vous fait donner un chèque en blanc à ces organismes qui vont gérer de plus en plus de choses. Et alors que vous restez l'oeil rivé sur le budget de votre commune, vous oubliez de surveiller ce qu'il se passe au niveau de l'intercommunalité...

 

Je rêve d'une loi qui imposerait que:

- on ne puisse créer une nouvelle strate administrative qu'en en supprimant une- pourquoi pas deux?- en même temps;

- on ne puisse soumettre une proposition ou un projet de loi qu'en en supprimant deux;

- qu'on prenne en compte toutes ces nouvelles représentations dans la lutte contre les cumuls.

 

Mais tout le monde sait que l'avenir n'appartient pas aux rêveurs...

 


25/03/2014
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