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Temporaire le scandale des viols en GB

«Pas de justice...» : Elon Musk attaque le gouvernement britannique sur sa gestion d’un scandale de viols collectifs

Par Jeanne Durieux

Publié le 4 janvier à 17h00, mis à jour le 4 janvier à 19h17

Le milliardaire de la tech a pointé la responsabilité de Keir Starmer, premier ministre britannique, dans la gestion d’un scandale de viols collectifs sur mineurs, commis par des gangs d’origine majoritairement pakistanaise.

Nouveau pavé jeté par Elon Musk dans la mare du gouvernement britannique. «Starmer doit partir et doit faire face à des accusations pour sa complicité dans le pire crime de masse de l’histoire de la Grande-Bretagne» : dans une suite de publications incendiaires postées sur X le 3 janvier, le milliardaire Elon Musk s’en est ainsi pris au premier ministre Keir Starmer, qu’il accuse de ne pas avoir géré correctement plusieurs affaires de scandales sexuels sordides qui avaient secoué le Royaume-Uni au cours des années 2010 alors qu’il était procureur à la tête du Service des poursuites judiciaires de la Couronne (CPS). 

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Le propriétaire de X, qui doit prendre prochainement ses fonctions dans le gouvernement de Trump, a également appelé à l’emprisonnement de Jess Philips, députée travailliste et ministre de la protection de l’enfance, qui a refusé la mise en œuvre d’une enquête publique sur les abus perpétrés sur des enfants dans la ville d’Oldham, préférant laisser l’initiative aux autorités locales. «Qui est actuellement le patron de Jess Phillips ? Keir Stamer. La véritable raison pour laquelle elle refuse d’enquêter sur les gangs de viols est que cela conduirait évidemment à blâmer Keir Stamer (chef du CPS à l’époque)», a ainsi tancé le milliardaire de la tech. 

 

 

 

 

Royaume-Uni: Elon Musk réclame la libération de Tommy Robinson, figure  

 

La majorité des violeurs présumés étaient d’origine pakistanaise

 

Le milliardaire fait référence au tentaculaire scandale dit des «gangs de pédophiles» qui a ébranlé le Royaume-Uni à la fin des années 2010. Pendant des décennies, des centaines de jeunes adolescentes ont été violées et exploitées sexuellement, dans plusieurs villes du Nord de l’Angleterre dont Rotheram, Oxford, Bradfort ou Rochdale. La majorité des violeurs présumés, qui se comptent par centaines, était d’origine britanno-pakistanaise. Ces affaires, qui remontent pour la ville de Rotherham au début des années 1990, ne connaissent une véritable exposition médiatique qu’à partir du début des années 2010 avec l’ouverture du procès d’un réseau pédophile à Rochdale. 

Pour la seule ville de Rotherham, dans le Yorkshire, au moins 1510 enfants ont été victimes de viols ou de violences physiques commis par des Britanniques principalement d’origine pakistanaise entre 1997 et 2013, selon une enquête datant de 2014 et demandée par le conseil du district de la ville. Une enquête du Daily Mirror publiée en mars 2018 estimait de son côté à près d’un millier de jeunes filles victimes de ces gangs dans la seule ville de Telford. Par la suite, une enquête nationale globale sur les maltraitances envers les enfants britanniques, rendue publique en 2022, a rapporté qu’au Royaume-Uni, une fille sur six et un garçon sur 20 sont victimes d’abus sexuels avant l’âge de 16 ans. 

Ce titanesque scandale, dont de nombreux éléments continuent encore d’émerger, a accablé la police comme les services de protection de l’enfance qui auraient manqué à leurs devoirs, ignorant les multiples signalements et dépôts de plaintes de victimes. Cette tardive exposition médiatique a été pointée du doigt, les institutions locales comme nationales étant accusées d’étouffer les agissements de ces multiples gangs criminels par peur d’être accusées d’attiser les tensions interraciales. «Lorsque la police a appris que des gangs s’approchaient des enfants aux portes des écoles, elle a caché l’information aux parents au cas où cela conduirait à des « tensions communautaires», détaille à ce propos un article du Telegraph publié le 4 janvier et intitulé «Comment le scandale des gangs de pédophiles a été étouffé»

«Une nouvelle élection devrait être organisée au Royaume-Uni»

«Au Royaume-Uni, des crimes graves comme le viol nécessitent l’approbation du service du procureur (CPS) pour que la police puisse inculper les suspects. Qui était à la tête du CPS lorsque des gangs de violeurs ont pu exploiter de jeunes filles sans avoir à faire face à la justice? Keir Starmer», a ainsi écrit Elon Musk. «Une nouvelle élection devrait être organisée au Royaume-Uni», a-t-il ajouté, postant également : «pas de justice pour les crimes graves et violents, mais prison pour des posts sur les réseaux sociaux» à côté de photos de Keir Starmer. Le milliardaire a reçu les remerciements de Nigel Farage, chef de file du parti Réformiste britannique, qui l’a présenté comme un «héros absolu» très «utile à notre cause»«Je pense que certaines des critiques formulées par Elon Musk sont mal jugées et certainement mal informées», a de son côté répondu Wes Streeting, secrétaire d’État à la Santé et à la Protection sociale du Royaume-Uni, dans une interview donnée à la BBC, rappelant que plusieurs enquêtes avaient déjà été menées sur ce scandale. L’Anglais a cependant invité le patron de X à travailler avec le gouvernement britannique et à se «retrousser les manches» à ce sujet. 

 

 La cheffe de l’opposition conservatrice britannique Kemi Badenoch, dont le parti tente justement de contenir la montée de Reform UK, parti anti-immigration britannique qu’Elon Musk est soupçonné de vouloir financer, a appelé au lancement d’une enquête indépendante sur le «scandale des gangs de viols». Le retour de ce scandale sur la scène médiatique a largement ému à travers l’Angleterre, l’autrice d’Harry Potter J.K. Rowling réclamant notamment des comptes. «Les détails qui émergent sur ce que les gangs de violeurs… ont fait aux filles de Rotherham sont carrément horribles. Les allégations d’une possible corruption policière dans cette affaire dépassent presque l’entendement», s’est insurgée l’écrivain sur X jeudi. 

 

 

Elon Musk a également pris position en faveur de la libération de Tommy Robinson, activiste d’extrême droite et fondateur de l’English Defence League. Robinson a été condamné fin octobre à 18 mois de prison pour avoir violé une injonction judiciaire lui interdisant de proférer des accusations diffamatoires à l’encontre d’un réfugié syrien. Elon Musk a dépeint Tommy Robinson comme un militant ayant dénoncé ces abus sexuels, ce qui a suscité des réactions de désapprobation, y compris de la part de certaines figures de la droite radicale britannique.



06/01/2025
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