Humeurs-du-temps

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Hommage national du 27 novembre 2015.

Hommage national du 27 novembre 2015.

 

Remettons les mots à leur place. Car si on épuise le sens des mots à mauvais escient, il ne faut pas s’étonner ensuite que les nouvelles générations n’aient plus de repères.

 

Avant toutes choses je veux dire ma peine et ma compassion pour les proches de toutes les personnes tuées ou blessées par les actes de terrorisme, récents comme plus anciens. Il n’y a pas de mots pour atténuer leur peine, et on ne peut jamais être totalement avec eux si on n’a pas subi cela.

 

Maintenant parlons de l’hommage.

Hommage : « Don qui exprime le respect, l'admiration, la reconnaissance de quelqu'un ; marque de respect » définition du Larousse.

On est donc censé rendre hommage à quelqu’un qui a fait quelque chose de particulier pour inspirer du respect, de l’admiration, de la reconnaissance, un acte de courage, et autres actions louables.

Le simple fait d’être victime, d’une guerre, d’un attentat, doit inspirer la compassion, mais ne justifie pas le mot hommage.

Un policier, un militaire, un pompier, qui tombe au combat, mérite également toute notre compassion, mais n’a fait que ce que le métier choisi lui commandait. C’est déjà autre chose si des circonstances exceptionnelles font qu’il va au-delà et se comporte héroïquement : ça méritera un hommage proportionnel à l’ampleur de l’acte.

Les soldats de la conscription et les réservistes tombés au combat méritaient hommage car ils n’y étaient que par devoir, disons obligation gratuite. Là encore le simple fait d’avoir fait la dernière guerre n’a pas à être considéré comme doit l’être une action particulièrement héroïque. Leur a-t-on jamais rendu l’hommage qui leur était dû ? Je pense à tous ces soldats morts en Algérie…

 

Je voudrais par ailleurs parler de ceux qui aujourd’hui ont proclamé cet hommage national. Nombre d’entre eux, particulièrement parmi les socialistes, ont été de ceux qui dans les années 70, 80, regardaient, du haut de leur pacifisme béat et boboisme moralisateur, avec mépris ceux qui comme moi étaient encore prêts à mourir pour la patrie, et s’entraînaient à accueillir les hordes attendues du pacte de Varsovie. C’était le temps- août 78- où j’étais le seul officier- jeune lieutenant- à venir chaque matin en tenue à l’Ecole Militaire. La tenue était fortement déconseillée, par périodes interdite, en ville!! Et nos chefs complices de cet état d’esprit, de ce désarmement moral, qui a amorcé la décomposition de notre esprit de défense, achevée avec la reddition du président Chirac et d’un quarteron de généraux, complices dans la suspension du service national militaire.

Et aujourd’hui ceux-là même qui ont tout fait, notamment dans les arènes parlementaires, les Hollande, les Juppé, les Sarkozy, les Fillon, les Fabius, les Bartolone, et consorts, viennent nous inviter à pavoiser et nous enseigner à rendre hommage !! J’ai toute ma vie rendu hommage au drapeau français, bien avant qu’on le redécouvre avec La Marseillaise le jour où une poignée de garçons tapant dans un ballon rond en 98 l’ont mis au goût du jour! Quelle dérision !

Alors aujourd’hui je n’ai pas été "hommage national" ! Je ne peux pas me mettre au garde-à-vous à leurs cotés. Ils sont faux. Ils sont la négation des valeurs qui m’ont animé tout au long de ma vie. Ils ne font encore et toujours que de la politique politicienne.



27/11/2015
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